These are indeed strange days. Dreams and legends spring to life out of the grass.
J.R.R. Tolkien
J.R.R. Tolkien
Le Seigneur des anneaux, comme du reste l’œuvre de Tolkien, peine encore à convaincre dans les milieux universitaires, et c’est bien dommage ; non que cette œuvre mériterait — aujourd’hui, en tout cas — une chaire universitaire, ni même des thèses de doctorat : à tout le moins devrait-on reconnaître à son auteur un rang identique dans l’histoire de la littérature anglaise à celui de Milton, Dickens ou Conrad. Cette œuvre, après tout, ne me semble pas plus extravagante, futile ou même naïve que la légende arthurienne composée jadis par des auteurs aussi respectables que Chrétien de Troyes, Jean Froissart, Thomas Malory, Geoffroy de Monmouth ; seulement, les noms d’Imrahil, d’Éomer et d’Erkenbrand se sont ajoutés à ceux de Lancelot, de Méliador et de Gauvain ; Galadriel, la Dame de la Forêt d’Or, est désormais plus célèbre que Viviane, la Dame du Lac ; Aragorn et Mithrandir, ou Gandalf, ont remplacé Arthur et Merlin l’Enchanteur. Peu d’ouvrages auront tant marqué leur époque ; et il est à craindre ou à espérer, — c’est selon —, que pendant des siècles encore on se racontera les histoires des Periannath (Hobbits) Sam et Frodon, Merry et Pippin, et la guerre de l’anneau, et les grandes charges de Théoden, puis la malice du maiar Sauron et comment Elessar (Aragorn), descendant d’Elendil, réunit le royaume de Númenor — comme on connaît encore de nos jours Excalibur et la quête du Graal. Car l’œuvre de Tolkien fera sans doute partie de ces monuments dont il demeure les colonnes quand tout le reste a disparu ; et si elle nous semble puérile de nos jours, qu’en sera-t-il dans trois cents ans, lorsque l’on regardera notre temps avec le respect dû à l’histoire, comme on étudie à présent, fort consciencieusement, les romans de la Table ronde ? il n’est qu’à voir comme elle imprègne la culture contemporaine.
Tolkien n’est mort qu’en 1973 et déjà Le Seigneur des anneaux, Le Silmarillion prennent une autre ampleur et résonnent différemment avec les bouleversements du monde : the world changes, and all that once was strong now proves unsure. Peut-être qu’on ne lisait pas cela sérieusement pendant les Trente Glorieuses ; mais à présent qu’il « nous faut entrer dans la pensée d’un temps où Charles Martel et les croisades seront plus proches de nous que la Révolution française et l’industrialisation du Second Empire », pour reprendre la belle formule de René Girard, la légende ardanienne (ou tolkienienne, si vous préférez : Arda est notre monde au temps lointain de la mythologie des Silmarils et des anneaux de pouvoir, dans le langage de Tolkien) nous ramène au choc des civilisations ; maintenant que l’on ne ferme plus les yeux ni sur les ravages de l’industrie ni sur les conséquences de l’immigration, la lutte des Ents et de l’Isengard, les royaumes défendant leurs frontières contre les ennemis, répondent parfaitement à nos inquiétudes à la fois environnementales et identitaires, et proposent, avec la Comté tout artisanale, un cadre imaginaire qui convient de mieux en mieux à notre rejet croissant du multiculturalisme et de la mondialisation. (Au vrai, et ce n’est là qu’une parenthèse, la fantaisie de Tolkien fait preuve de tant d’invraisemblance, que tout cela ne peut rester qu’à l’état de grand rêve : la suspension d’incrédulité est ici soumise à rude épreuve : ainsi, pendant plus de sept mille ans, aucun progrès technique significatif n’est découvert en ce monde où grouillent des peuples à la philosophie plutôt libérale ; alors même que la Terre du Milieu fait peu ou prou la taille de l’Europe occidentale, les hommes de Rohan ignorent tout de la Comté, dont la superficie est pourtant comparable à la Bretagne ou à la Suisse ; chose extraordinaire, ni Théoden, ni Denethor, le « maître du savoir », ne connaissent l’existence des Hobbits ! mais la fantasy tout entière, que je définirais esthétiquement comme l’intrusion de l’Antiquité dans le Moyen Âge, n’est de toute façon jamais très vraisemblable — sauf à ne plus être de la fantasy.)
Mais revenons au sujet. Si Tolkien mérite une place de choix dans la littérature anglaise, c’est bien sûr grâce à la puissance poétique de son écriture. « Un poète est un monde enfermé dans un homme », déclarait Victor Hugo sentencieusement, pour débuter son grand poème de la Légende des Siècles : et l’on serait presque tenté d’ajouter à sa liste un distique en hommage à Tolkien, après Rabelais, Shakespeare, Dante et Cervantès ; car Tolkien, poète au sens premier du mot, est d’abord un créateur. De là une certaine fascination qu’a toujours exercé son œuvre : si la légende arthurienne, si les mythologies sont nées d’une pluralité d’auteurs ayant brodé sur le même thème, l’histoire d’Eä, depuis la création d’Arda jusqu’à la mort d’Elessar et d’Undómiel (Aragorn et Arwen) est issue d’un seul homme dont le nom même, fait incroyable, paraît d’un vieux chroniqueur celte des temps immémoriaux. Des fleuves d’imagination ont l’air de couler constamment du démiurge, même après sa mort, et il faut reconstituer l’histoire de son monde bribes par bribes, à partir de milliers de manuscrits illisibles, tel Mithrandir fouillant les archives de la Cité-Blanche pour connaître l’histoire de l’anneau, et retrouvant presque par hasard des fragments des récits d’Isildur et d’Elendil (saluons, au passage, le travail énorme de Christopher Tolkien). La frontière s’estompe entre le réel et l’imaginaire, et l’on oublierait presque que l’auteur, né en 1892, a participé à la Première Guerre mondiale ; et que c’est à l’hôpital militaire qu’il écrivit La Chute de Gondolin.
« Au commencement était le Verbe, lit-on au début de l’évangile de Jean, et le Verbe était Dieu » : en d’autres termes, le caractère premier du divin consiste à nommer les choses. Tolkien, — professeur de langue à Oxford et créateur de monde —, confirme Saint Jean : il est le Verbe : et fait du Seigneur des anneaux, comme du Silmarillion ou des Contes et légendes inachevés, création universelle, une vaste poésie des noms. « Pitié ! s’écrie Gandalf lorsque Pippin ne cesse de l’interroger au moment que celui-ci l’emmène à Minas Tirith. S’il faut continuer à donner des renseignements pour guérir votre curiosité, je passerai le restant de mes jours à vous répondre. Que voulez-vous encore savoir ? » La réponse du Periannath ne tarde pas : « Les noms de toutes les étoiles et de toutes les choses vivantes, et toute l’histoire de la Terre du Milieu, du Superciel et des Mers Isolantes ». Pippin, notons-le, qui ne parle que sous la plume de Tolkien, veut connaître avant tout, avant même l’histoire de la terre, « les noms de toutes les étoiles et de toutes les choses vivantes ». Et nous voyons par là combien puissante est la magie du son chez Tolkien, plus puissante que la représentation de la chose, supérieure même à son histoire, puisqu’elle est son acte créateur ; Tolkien crée les choses en les nommant, ensuite seulement, il les explique : sans Verbe, point de créature ; et puisque tout cela n’existe que dans l’imaginaire du lecteur, et que faute d’image, le lecteur n’a que le mot auquel se raccrocher, il faut que le mot lui-même, dans son apparence extérieure, dans sa résonance, suggère l’idée : d’où les lettres rondes et les trémas pour les « belles gens », Fëanor, Maedhros, Galadriel, et les consonnes pointues et les sonorités rudes pour les forces du mal, Melkor, Mordor, Morgoth. La musicalité extérieure du Verbe, donc, le signifiant du discours, intéresse le démiurge Tolkien plus que le signifié. C’est d’ailleurs moins dans la manipulation des mots que dans leur invention que le Poète excelle : ses narrations embrouillent le lecteur plus qu’elles ne l’aident ; souvent il peine dans les descriptions ; à la fois trop générales et trop nombreuses, elles alourdissent le récit sans toujours donner à voir ce qu’elles sont censées suggérer ; mais qu’un lieu soit nommé et quelque chose apparaît mystérieusement dans le seul charme du mot, comme si les lettres formaient un dessin ; et Tolkien lui-même, brodant à partir de ces lettres, se fend alors de superbes envolées qui rattrapent tout le reste. « Sombre est l’eau du Kheled-zâram, dit Galadriel à Gimli, et froide les sources du Kibil-nâla, et belles étaient les salles aux mille colonnes de Khazad-dûm aux Jours Anciens, avant la chute des anciens rois sous la pierre » ; entendez-vous comme cela chante ? et plus tard dans le récit, Gimli de rêver devant Legolas aux cavernes d’Aglarond :
« Trouves-tu belles ces salles où ton Roi réside sous la colline dans la Forêt Noire et que les Nains contribuèrent à construire il y a bien longtemps ? Ce ne sont que des taudis à côté des souterrains que j’ai vus ici : des salles incommensurables, emplies de la musique éternelle de l’eau tintant dans des fontaines, aussi belles que Kheled-zâram à la clarté des étoiles.« Et, Legolas, lorsque les torches sont allumées et que les hommes déambulent sur les sols sablés sous les dômes sonores, ah ! alors, Legolas, les gemmes, les cristaux et les veines de minerais précieux étincellent dans les murs polis ; et la lumière rayonne à travers les marbres plissés, semblables à des coquillages, translucides comme les vivantes mains de la Reine Galadriel. Il y a des colonnes blanches, safran et d’un rose d’aurore, cannelées et contournées en formes de rêve, Legolas ; elles jaillissent de sols multicolores pour rejoindre les pendentifs scintillants de la voûte : des ailes, des cordes, des rideaux aussi fins que des nuages gelés ; des lances, des bannières, des clochetons de palais suspendus ! Des lacs immobiles les reflètent : un monde miroitant surgit de sombres mares couvertes de verre clair : des cités, telles que Durin n’aurait guère pu en imaginer dans son sommeil, s’étendent par des avenues et des portiques jusqu’aux recoins sombres où nulle lumière ne parvient. Et ding ! une goutte d’argent tombe et les ondulations circulaire du miroir font courber et vaciller toutes les tours comme les algues et les coraux d’une grotte marine. Puis le soir vient : elles s’évanouissent en clignotant ; les torches passent dans une autre salle et un autre rêve. Les salles se succèdent, Legolas ; une salle ouvre sur une autre, dôme après dôme, et les escaliers abondent ; et les méandres mènent toujours plus avant au cœur de la montagne. »
Tolkien, donc, véritablement Poète en ce que chez lui le son importe plus encore que le sens (« le poème, écrivait P. Valéry, cette hésitation prolongée entre le son et le sens »), — car, on l’aura compris, la création passe par le son et la création précède l’existence —, Tolkien donc s’intéresse plus volontiers aux sonorités qu’aux objets mêmes qu’elles désignent : ainsi lorsque Grand-Pas raconte à Sam, « dans le style que les Elfes appellent ann-tennath » la passion de Beren fils de Barahir et de Lúthien Tinuviel fille de Thingol, évoquant la forêt de Neldoreth et le fleuve Esgalduin, les Silmarils, Angband et Eärendil « qui conduisit son navire hors des brumes du monde dans les mers célestes », il se crée comme une rythmique, et il importe peu que tout cela nous dépasse ou n’ait qu’un rapport ancien et lointain avec le récit principal : ce qui importe alors pour l’auteur, c’est de nommer ces choses afin qu’elles existent, et de les nommer bellement, pour qu’elles soient belles à imaginer. Tout est toujours nommé dans Le Seigneur des anneaux (et même doublement, et même triplement : Aragorn-Elessar, Gandalf-Mithrandir, Fondcombe-Imladris, Narsil-Andúril, Lothlórien-Laurelindórenan), dans des scènes solennelles où il semble que les choses ne se donnent pleinement à voir, au-delà de toute description, qu’avec le nom que l’auteur ou les personnages leur donnent :
— Il vient plus d’un cheval, dit Aragorn.— Certainement, répondit Gandalf. Nous faisons un fardeau trop grand pour un seul.— Il y en a trois, dit Legolas, qui observait la plaine. Voyez comme ils courent ! Il y a Hasufel, et voilà à son côté mon ami Arod ! Mais un autre avance devant : un très Grand Cheval. Je n’ai jamais vu son pareil.— Et vous ne le reverrez pas, dit Gandalf. C’est Gripoil. Il est le chef des Mearas, seigneur des chevaux, et Théoden, Roi de Rohan, lui-même n’en a jamais vu de meilleur. Ne brille-t-il pas comme l’argent et ne court-il pas avec toute l’égalité d’une rivière rapide ? Il est venu pour moi : le cheval du Cavalier Blanc. Nous allons ensemble au combat.
L’édition que je possède du Silmarillion comporte pas moins de 53 pages d’index des noms, qui se succèdent dans une prose mélodique aux accents harmonieux : Adanedhel, Thangorodrim, Daeron, Roheryn, Mindolluin, Celebrimbor, Fëanor. N’importe quelle page ouverte au hasard chante : « Quand Beleg avait quitté les proscrits pour retourner à Doriath, Túrin les avait conduits vers l’ouest, loin de la vallée du Sirion » ; « Un Silmaril de Fëanor brûle encore dans les bois de Doriath » ; « Il y eut de durs combats sur les cols des Montagnes de l’Ombre et le seigneur de Dor-lómin, Galdor le Grand, fut tué d’une flèche au siège d’Eithel Sirion. » Tolkien, plus poète que romancier, aime le mot d’abord pour sa musique, ensuite pour ce qu’il suggère, enfin pour ce qu’il désigne. En cela Le Silmarillion, qui commence par la création du monde en musique, plus explicatif, plus didactique (voire incantatoire) m’a toujours paru supérieur au Seigneur des anneaux où Tolkien, comme les auteurs médiévaux des gestes et des cycles, peine à la construction narrative. Pour le dire en un mot, il y a chez Tolkien une ambition d’Ancien Testament dans laquelle il excelle, et qui sied moins au type du roman moderne ; d’où une impression de jamais-lu à la lecture du Seigneur des anneaux, cette longue histoire entrecoupée de chansons et de poèmes se trouvant imbriquée dans une histoire immensément plus vaste et pleine de désignations qui l’englobe et la plombe : comme si le Nouveau Testament et l’Ancien ne formaient qu’un seul texte s’achevant par le triomphe de Jésus contre les forces du mal, et qu’il fallait pour comprendre la quête du Christ connaître la Genèse et l’Exode, puis les livres des Juges, de Josué et de Ruth, de Samuel, des Rois et des Chroniques, d’Esther et des Maccabées, et tous les livres racontant l’histoire du monde et du peuple juif, le tout sous une pluie de noms inconnus spécialement choisis pour leur pure beauté sonore et créatrice.
Au vrai, Le Seigneur des anneaux, loin de présenter une narration homogène, évolue au fil des pages et termine mieux qu’il ne commence, si toutefois l’on préfère considérer l’œuvre de Tolkien comme une imitation de la Genèse et des Chroniques plutôt que comme un ensemble de récits modernes. Si La Communauté de l’Anneau débute par une histoire légère, presque un conte pour enfant, l’ambiance, à partir des Deux tours, vire franchement à la grande geste antico-médiévale et féodale (Tolkien lui-même, dans une lettre de mars 1955, parlait de « geste héroïque »). Les épées, les chevaux ont des noms et des personnalités, comme dans la Chanson de Roland, les arbres ont des lignées (« C’est vraiment là un rejeton de la lignée de Nimloth le Beau, qui était un plant de Galathilion, lui-même fruit de Telperion, l’Aîné des Arbres aux nombreux noms ») ; on célèbre l’honneur et la vertu chevaleresque, la fidélité et la parole donnée, et l’on chante les exploits des guerriers sur les champs de bataille, le soir à la veillée ; les discours se veulent moins réalistes que déclaratifs, comme dans les chansons de geste (« Ne dis-je pas la vérité, Gandalf, reprit enfin Aragorn, quand je déclare que vous pourriez aller où que vous le désiriez plus vite que moi ? Et je dis aussi ceci : que vous êtes notre capitaine et notre étendard. Le Seigneur Ténébreux a Neuf Auxiliaires ; mais nous en avons Un, plus puissant qu’eux : le Cavalier Blanc. Il a passé par le feu et l’abîme, et ils le craindront. Nous irons où il nous conduira ») ; l’arrivée de l’armée de Rohan aux champs de Pelennor : « Alors toute l’armée de Rohan éclata en chants ; les hommes chantaient tout en massacrant, car la joie de la bataille était en eux, et le son de leur chant, qui était beau et terrible, parvint jusqu’à la Cité » rappelle les plus belles pages de la littérature médiévale : « Le roi Bohort arriva alors, maniant sa lance au bout de laquelle flottait sa bannière, violette bandée d’orfroi de belic, avec des franges merveilleusement tissées qui venaient battre l’encolure du cheval » (Le Livre du Graal) ; dans cette fresque d’une beauté incomparable se mêlent diverses influences, de la mythologie nordique (les anneaux de pouvoir, Beowulf), du haut Moyen Âge (le cor de Roland), de la vieille culture celte, de la légende arthurienne (Avalon), et j’en passe. Impensable en France, une telle œuvre ne pouvait qu’éclore et fleurir en Angleterre, où le génie des registres épique et fantastique tient de ce que l’esprit celte est demeuré plus vivace que chez nous. Avec Le Retour du Roi, le ton devient quasiment biblique : si Aragorn et Gandalf font encore penser à Arthur et Merlin, la dernière étape de Frodon sur le mont Orodruin suggère plutôt le Calvaire du Christ sur le Golgotha.
Est-ce la puérilité de toutes ces choses qui empêche qu’on les prenne au sérieux ? — mais tous les poètes sont un peu puérils. C’est vrai que Tolkien ne fut jamais qu’un grand enfant : son monde a beau nous saisir par sa vastitude, il n’en demeure pas moins qu’une gigantesque fantasy ; le lui reprochera-t-on ?… Je voudrais pour conclure citer ces quelques vers du poète :
… Yet trees are not ‘trees’, until so named and seen
and never were so named, till those had been
who speech’s involuted breath unfurled…
and never were so named, till those had been
who speech’s involuted breath unfurled…
Ce qui signifie, à peu près, que les choses n’existent pas tant qu’il n’existe pas des êtres pour les nommer, Dieu, ou les Poètes. Mais la différence entre Dieu et le Poète, c’est que dans notre univers tout existe par la bouche de Dieu, alors que dans l’univers qu’il crée, rien n’existe que par la plume du Poète : et nous voilà rappelés à notre petitesse.