Considérations sur la France – Joseph de Maistre et la Révolution

Dessin de Joseph de Maistre figurant dans un ouvrage écrit par George Cogordan en 1894
Dessin de Joseph de Maistre figurant dans un ouvrage écrit par George Cogordan en 1894

Joseph de Maistre naît en 1753 à Chambéry, et reçoit, dès son plus jeune âge, une solide formation classique. En 1769, son grand-père, à la veille de sa mort, lui lègue sa riche bibliothèque : l’occasion pour le jeune élève du Collège royal de se plonger dans la lecture des plus grands écrivains, et d’acquérir un goût des livres qui ne le quittera plus.
Après avoir fait de brillantes études de droit, Joseph de Maistre entre dans la franc-maçonnerie :

Depuis 1774, il fréquente les loges de Chambéry et, après avoir éprouvé les limites d’une franc-maçonnerie trop mondaine à la loge des Trois mortiers, il adhère au Rite Écossais Rectifié. Il entre alors à la loge de La Parfaite Sincérité, ouverte à l’illuminisme, lequel fait utilement contrepoids au rationalisme des Lumières. Animé d’une foi profonde, que soutient la pratique des sacrements, il penche en politique pour une sage monarchie, dont il n’approuve pas la dérive vers l’absolutisme ou le despotisme éclairé : il place ses espoirs dans une élite de conseillers issus comme lui de la maçonnerie et capables de soutenir les rois dans de prudentes réformes.
(P. Glaudes, Avant-propos aux Œuvres de J. de Maistre, éd. Robert Laffont, coll « Bouquins », 2007)

En 1780, il est nommé substitut de l’avocat général auprès du sénat de Chambéry. « Magistrat scrupuleux, écrit P. Glaudes, il souffre […] de voir son temps accaparé par les routines de la profession, car il continue à se passionner pour les lettres. » Sa vie suit cependant son cours : il épouse en 1786 Françoise de Morand, est nommé sénateur en 1788.
1789. La Révolution éclate. La malchance s’abat sur la vie de Joseph de Maistre. Le sénateur – il l’est depuis 1788 – est en effet soupçonné par le sénat de Savoie de sympathies pour la Révolution, à cause de ses « lectures philosophiques » et de ses « accointances maçonniques » – lui qui en fut pourtant toute sa vie un adversaire résolu, et venait de condamner la réunion des états généraux !
Il se réfugie à Genève, puis à Lausanne, où il publie anonymement des lettres contre-révolutionnaires. Il revient finalement à Turin en 1794 et écrit une Étude sur la souveraineté, qui ne sera publiée qu’en 1870.
Lancé dans l’écriture, de Maistre écrit en 1796 les Considérations sur la France, un ouvrage de pensée contre-révolutionnaire qui s’oppose point par point aux doctrines républicaines.

1. Causes morales : la Providence

P. Glaudes note que « Maistre, de son propre aveu, a eu la grâce d’une « illumination » qui, au cours de l’été 1794, a modifié en profondeur sa vision de la Révolution. » Selon le philosophe contre-révolutionnaire, il est inutile de rechercher des causes rationnelles aux événements récents ; ceux qui s’y risquent se heurtent à des paradoxes insurmontables. Pour lui, la cause première est à rechercher dans l’ordre divin : pour le dire en un mot, la Révolution est une punition de Dieu.

Plus on examine les personnages en apparence les plus actifs de la Révolution, et plus on trouve en eux quelque chose de passif et de mécanique. On ne saurait trop le répéter, ce ne sont point les hommes qui mènent la révolution, c’est la révolution qui emploie les hommes. On dit fort bien, quand on dit qu’elle va toute seule. Cette phrase signifie que jamais la Divinité ne s’était montrée d’une manière si claire dans aucun événement humain. Si elle emploie les instruments les plus vils, c’est qu’elle punit pour régénérer.

Maistre, note P. Glaudes, « met le lecteur sur la voie du providentialisme ». Et il ajoute : « On le voit passer d’une analyse strictement politique du cataclysme révolutionnaire, inspirée par le libéralisme conservateur, à une théologie politique, qui en situe l’enjeu au plan métaphysique et religieux. »
Mais pourquoi, se demande l’auteur des Considérations, Dieu a-t-il voulu la Révolution ? Parce que la France, qui était la plus grande, la plus puissante et la plus influente des nations d’Europe, a contribué à la propagation d’idées philosophiques qui remettaient en cause la Foi et la Religion. Elle méritait par conséquent un châtiment à la hauteur de ces crimes.

Tous ceux qui ont travaillé à affranchir le peuple de sa croyance religieuse ; tous ceux qui ont opposé des sophismes métaphysiques aux lois de la propriété ; tous ceux qui ont dit : Frappez, pourvu que nous y gagnions ; tous ceux qui ont touché aux lois fondamentales de l’État ; tous ceux qui ont conseillé, approuvé, favorisé les mesures violentes employées contre le roi, etc. ; tous ceux-là ont voulu la Révolution, et tous ceux qui l’ont voulue en ont été très justement les victimes, même suivant nos vues bornées.

Cette notion du châtiment surnaturel, ce « caractère satanique« , pour reprendre le mot de l’auteur, explique toutes les contradictions de la Révolution, sa venue soudaine, ainsi que sa terrible violence. Elle explique même l’absence de contre-révolution. De Maistre, en effet, estime que s’il y avait eu cette contre-révolution, les coupables premiers de la Révolution n’eussent pas été correctement châtiés, car « la justice aurait eu l’air de se venger » ; par ailleurs, il eût été impossible de condamner tout un royaume : on eût pris des exemples ; Dieu, en laissant les révolutionnaires s’entre-déchirer, a laissé les coupables livrés aux griffes de la Providence. Ainsi la France a-t-elle été punie.

Qu’auraient donc fait les magistrats français de trois ou quatre cents Damiens, et de tous les monstres qui couvraient la France ? Le glaive sacré de la justice serait-il donc tombé sans relâche comme la guillotine de Robespierre ? Aurait-on convoqué à Paris tous les bourreaux du royaume et tous les chevaux de l’artillerie, pour écarteler des hommes ? Aurait-on fait dissoudre dans de vastes chaudières  le plomb et la poix, pour en arroser des membres déchirés par des tenailles rougies ? D’ailleurs, comment caractériser les différents crimes ? comment graduer les supplices ? et surtout comment punir sans lois ? On aurait choisi, dira-t-on, quelques grands coupables, et tout le reste aurait obtenu grâce. C’est précisément ce que la Providence ne voulait pas. Comme elle peut tout ce qu’elle veut, elle ignore ces grâces produites par l’impuissance de punir. Il fallait que la grande épuration s’accomplît, et que les yeux fussent frappés ; il fallait que le métal français, dégagé de ses scories aigres et impures, parvînt plus net et plus malléable entre les mains du Roi futur.

Rien à faire, donc, que de se soumettre au châtiment divin. Nous pourrions objecter à Joseph de Maistre que la vision qu’il a de Dieu est bien cruelle. Il répondrait alors que nous ne sommes pas aptes à juger l’ordonnancement divin ; qu’à y regarder de plus près, la violence divine a toujours un but final, qui n’est jamais vain. Joseph de Maistre se propose de prouver cette assertion par l’étude de l’histoire. Il écrit :

L’histoire prouve malheureusement que la guerre est l’état habituel du genre humain dans un certain sens ; c’est-à-dire, que le sang humain doit couler sans interruption sur le globe, ici ou là ; et que la paix, pour chaque nation, n’est qu’un répit.

Puis il retrace l’histoire des guerres et les massacres, depuis l’Antiquité jusqu’à la Révolution. Certes, ces conflits sont souvent terribles, mais ils ne sont pas vains : car les civilisations en ressortent toujours grandies. Pour de Maistre, « le sang est l’engrais de cette plante qu’on appelle génie. » La Révolution doit être violente, car c’est la volonté de la Providence ; de cette violence sortira nécessairement un bienfait. N’est-ce pas là toute l’histoire du christianisme, fondée sur la mort d’un innocent au profit de l’humanité tout entière ?

2. Conséquences politiques

Joseph de Maistre est persuadé que le châtiment que subit la France à son époque – il écrit son ouvrage en 1796 – est seulement temporaire, et que le retour à la Monarchie légitime est à terme inévitable. La république, selon lui, est donc vouée à n’être qu’éphémère. Il prend là encore l’histoire à témoin : si le passé a connu des républiques, elles ne se sont jamais imposées comme des formes stables et puissantes d’organisation sociale.

Ainsi, il n’y a rien de nouveau, et la grande république est impossible, parce qu’il n’y a jamais eu de grande république.

Les adversaires de Joseph de Maistre lui objecteront que la république n’est guère différente de la monarchie, puisqu’elle repose sur la souveraineté populaire – le roi est seulement remplacé par le peuple. De Maistre répond que la souveraineté populaire, même aidée du système représentatif, est impossible ; ce système exclut par essence l’exercice de la souveraineté, qui est pourtant nécessaire à la cohésion d’une organisation politique. La représentation est en effet une illusion : elle n’a pour conséquence que de remettre le pouvoir entre les mains de quelques privilégiés, dont l’intérêt est souvent en contradiction avec celui du peuple.

L’imagination est effrayée du nombre prodigieux de souverains condamnés à mourir sans avoir régné.

Ceci étant précisé, Joseph de Maistre anticipe encore un argument qu’on lui objecterait : « mais, dira-t-on, qu’importe à la nation le vain honneur de la représentation, si le système reçu établit la liberté publique ? »
De Maistre répond que là encore, la république n’offre qu’une illusion. Car comment croire qu’une quelconque « liberté » sortira de tant de corruption ? Après avoir énuméré tous les crimes et toutes les horreurs de la Révolution française, le sénateur conclut par l’une de ces formules assassines dont il a le secret :

Lorsqu’on entend ces prétendus républicains parler de liberté et de vertu, on croit voir une courtisane fanée, jouant les airs d’une vierge avec une pudeur de carmin.

3. Universalisme contre identitarisme

Après avoir fait une digression sur le christianisme dans laquelle il explique que seuls les ouvrages reposant sur la foi durent éternellement, Joseph de Maistre explique pourquoi l’universalisme revendiqué par la Révolution est précisément ce qui mènera à sa perte.
Le philosophe pense que les constitutions sont d’influence divine ; si cette assertion peut faire sourire de prime abord, elle est en réalité bien plus profonde qu’il n’y paraît, car de Maistre couple cette « influence divine » aux traditions héritées de l’histoire. En d’autres termes, il estime que les vraies constitutions sont celles qui mettent à l’écrit les pratiques immémoriales d’un peuple donné – pratiques qui viennent de « Dieu », ou, pour le dire autrement, de la tradition. Une constitution qui se revendique de l’universalité, qui parle de « l’homme » sans autre précision, comme la Déclaration de 1789, est un non-sens, car « l’homme » n’existe pas en soi : il appartient en effet toujours à un peuple, à un territoire donné, qui ont des caractères différents, et dont il est primordial de tenir compte. Joseph de Maistre écrit à ce propos l’une de ses réflexions les plus célèbres :

La constitution de 1795, tout comme ses aînées, est faite pour l’homme. Or, il n’y a point d’homme dans le monde. J’ai vu, dans ma vie, des Français, des Italiens, des Russes, etc., je sais même, grâce à Montesquieu, qu’on peut être Persan : mais quant à l’homme, je déclare ne l’avoir rencontré de ma vie ; s’il existe, c’est bien à mon insu. […] Une constitution qui est faite pour toutes les nations, n’est faite pour aucune : c’est une pure abstraction, une œuvre scolastique faite pour exercer l’esprit d’après une hypothèse idéale, et qu’il faut adresser à l’homme dans les espaces imaginaires où il habite.

Les révolutionnaires n’ont jamais pris en considération la culture, les traditions nationales : et ceci explique les échecs de leurs législations. Ils se sont obstinés à vouloir formuler des règles universelles découlant d’une raison pure et abstraite, sans tenir compte des spécificités françaises, et par conséquent inadaptées au gouvernement du peuple. Le philosophe, à vrai dire, ne croit même pas à la nécessité d’une constitution : après tout, les lois fondamentales du royaume de France, celles qui ont régi son organisation pendant près de mille ans, non seulement se réduisaient au strict minimum, mais n’ont même jamais été écrites. Or, depuis 1789, il compte que 15.479 lois ont déjà été formulées !

La philosophie moderne est tout à la fois trop matérielle et trop présomptueuse pour apercevoir les véritables ressorts du monde politique. Une de ses folies est de croire qu’une assemblée peut constituer une nation ; qu’une constitution, c’est-à-dire l’ensemble des lois fondamentales qui conviennent à une nation, et qui doivent lui donner telle ou telle forme de gouvernement, est un ouvrage comme un autre, qui n’exige que de l’esprit, des connaissances et de l’exercice ; qu’on peut apprendre son métier de constituant, et que des hommes, le jour qu’ils y pensent, peuvent dire à d’autres hommes : faites-nous un gouvernement, comme on dit à un ouvrier : faites-nous une pompe à feu ou un métier à bas.

Mais une question se pose aussitôt : qu’est-ce donc que l’identité française ? Puisqu’une constitution doit prendre en compte cette identité pour être pleinement efficace, il convient, d’abord et avant tout, de définir la culture française. Joseph de Maistre résume cette identité (« ce que vous sentiez lorsque vous étiez en France ») à partir d’un livre écrit par plusieurs membres de l’ancienne magistrature, le Développement des principes fondamentaux de la monarchie française.

Voici donc quelques-uns des caractères propres à l’administration de la France :
1) « Un certain élément théocratique qui lui est particulier, et qui lui a donné quatorze cents ans de durée. »
2) Une administration civile. « Lors même qu’un prêtre était premier ministre, on n’avait point en France un gouvernement de prêtres. »
3) Un roi avec de grandes prérogatives mais soumis aux lois du royaume (exemple de la loi de succession).
4) « Trois ordres, trois chambres, trois délibérations ; c’est ainsi que la nation est représentée. »
5) La nécessité du consentement de la nation à l’établissement des impôts.
6) Des magistrats qui administrent au nom du roi mais qui doivent résister à la volonté égarée du souverain.
7) La puissance militaire ne s’interpose jamais dans l’administration civile.

La France, d’une manière générale, est « une nation trop noble pour être esclave, et trop fougueuse pour être libre. »

4. La contre-révolution

Après avoir exposé ses vues sur les causes de la Révolution et les raisons de son échec programmé, Joseph de Maistre exhorte les Français à tout faire pour favoriser le retour de la Monarchie légitime. Il pense qu’il ne faut pas craindre de violence ; la Révolution, qui était une maladie, était violente par essence ; la Monarchie, qui sera la guérison, sera apaisée par essence. Peu importe également qu’une minorité seule milite pour le retour du roi. Le peuple ne veut rien d’autre que le repos : là est la seule majorité. Les majorités républicaines sont des majorités de passion qui ne sont que fugitives.

C’est donc bien en vain que tant d’écrivains insistent sur les inconvénients du rétablissement de la monarchie ; c’est en vain qu’ils effraient les Français sur les suites d’une contre-révolution ; et lorsqu’ils concluent, de ces inconvénients, que les Français, qui les redoutent, ne souffriront jamais le rétablissement de la monarchie, ils concluent très mal ; car les Français ne délibéreront point, et c’est peut-être de la main d’une femmelette qu’ils recevront un roi. […] Le peuple, ou la masse des citoyens, n’a donc rien à perdre ; et, au contraire, il a tout à gagner au rétablissement de la Monarchie, qui ramènera une foule de distinctions réelles, lucratives et même héréditaires, à la place des emplois passagers et sans dignité que donne la république.

Non seulement le retour de la Monarchie sera sans violence, mais même il favorisera la paix. La république est en effet l’ennemie de tous puisqu’elle est aberrante, géographiquement et historiquement ; elle ne vit et s’étend que grâce à ses victoires, donc grâce à la guerre ; par conséquent, elle disparaîtra une fois la paix revenue. Par ailleurs, la république favorise le risque de guerre civile ; les luttes partisanes provoquent la guerre de tous contre tous ; le roi, au contraire, est au-dessus des partis et garantit donc l’unité et la paix.

Sous l’empire d’une souveraineté fausse, il n’y a point de projets chimériques ; toutes les passions sont déchaînées, et toutes ont des espérances fondées. […] Le roi seul, et le roi légitime, en élevant du haut de son trône le sceptre de Charlemagne, peut éteindre ou désarmer toutes les haines, tromper tous les projets sinistres, classer les ambitions en classant les hommes, calmer les esprits agités, et créer subitement autour du pouvoir cette enceinte magique qui en est la véritable gardienne.

Les Français ne doivent pas craindre des vengeances qui suivraient la contre-révolution, car :

Les Français ont deux garants infaillibles contre les prétendues vengeances dont on leur fait peur, l’intérêt du Roi et son impuissance. […] Le rétablissement de la Monarchie, qu’on appelle contre-révolution, ne sera point une révolution contraire, mais le contraire de la Révolution.

Conclusion

Joseph de Maistre est encore aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands théoriciens de la contre-révolution. Ses réflexions sur l’homme, sur l’identité culturelle, sur les vices démocratiques, ont constitué les bases d’une réflexion de droite qui n’a cessé de se développer au cours des dix-neuvième et vingtième siècles – et ce, en dépit de ses erreurs de prédictions, comme son annonce de l’instabilité du gouvernement américain et de l’impossible essor de la ville de Washington :

Non seulement je ne crois point à la stabilité du gouvernement américain, mais les établissements particuliers de l’Amérique anglaise ne m’inspirent aucune confiance. Les villes, par exemple, animées d’une jalousie très peu respectable, n’ont pu convenir du lieu où siégerait le Congrès ; aucune n’a voulu céder cet honneur à l’autre. En conséquence, on a décidé qu’on bâtirait une ville nouvelle qui serait le siège du gouvernement. On a choisi l’emplacement le plus avantageux sur le bord d’un grand fleuve ; on a arrêté que la ville s’appellerait Washington ; la place de tous les édifices publics est marquée ; on a mis la main à l’œuvre, et le plan de la cité-reine circule déjà dans toute l’Europe. Essentiellement, il n’y a rien là qui passe les forces du pouvoir humain ; on peut bien bâtir une ville : néanmoins, il y a trop de délibération, trop d’humanité dans cette affaire ; et l’on pourrait gager mille contre un que la ville ne se bâtira pas, ou qu’elle ne s’appellera pas Washington, ou que le Congrès n’y résidera pas.

Nous retiendrons surtout de Joseph de Maistre une réflexion que l’on pourrait qualifier d’empirique, opposée au rationalisme, parfois religieux, de l’esprit révolutionnaire : il fut, d’abord et avant tout, un grand observateur.

 

Lecture conseillée :

  • Considérations sur la France, J. de Maistre, 1797.

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