Le Disciple de Paul Bourget – « L’Anti-Zola »

Portrait de Paul Charles Joseph Bourget, date inconnue, auteur inconnu
Portrait de Paul Charles Joseph Bourget, date inconnue, auteur inconnu

Paul Bourget est un auteur méconnu dans l’histoire de la littérature française. Cela tient peut-être au fait qu’il est né et mort trop tard – comme le relève Antoine Compagnon dans son introduction au Disciple. En effet Bourget est né en 1852, soit juste après la génération romantique et réaliste (Hugo est né en 1802, Flaubert en 1821). Il est mort en 1935, soit après La Recherche de Proust, La Condition humaine de Malraux et le Voyage au bout de la nuit de Céline, et alors que les surréalistes ont condamné à mort le roman traditionnel. Pris dans le rouleau compresseur de la fin d’un siècle et du début d’un autre, entre Lamartine et Céline, Bourget semble donc voué à demeurer dans l’ombre de l’histoire littéraire.
Sa vie est pourtant passionnante. Lecteur précoce, il lit au cours de son enfance et de son adolescence passées entre Clermont et Paris toute l’œuvre de Shakespeare puis Musset, Balzac, Stendhal, Flaubert et Baudelaire qui seront ses références. En 1871, âgé de vingt ans, il assiste à la Commune : cet événement le traumatise et enclenche son virage vers la droite française. Mais l’heure de la politique n’est pas encore venue. Bourget, entre 1872 et 1883, est tout entier tourné vers la littérature. Il publie durant cette décennie de nombreux ouvrages qui ne rencontrent guère de succès, malgré ses amitiés avec toute l’élite de l’époque : Sully Prudhomme, Brunetière, Anatole France, Zola, Verlaine, Rimbaud, Flaubert, Daudet, Maupassant, Taine qui fut son professeur, Renan, les Goncourt, Bloy, Barbey d’Aurevilly ou encore l’éditeur Lemerre. Le succès vient enfin avec les Essais puis les Nouveaux essais de psychologie contemporaine qui traitent des auteurs de son temps. Ces succès sont comme un barrage qui cède pour Paul Bourget. Il publie dans la foulée son premier roman, L’Irréparable (1883), puis Un crime d’amour et Physiologie de l’amour moderne. 1889 est l’apogée de sa carrière. Son nouveau roman, Le Disciple, est unanimement salué par la critique et provoque un vif débat politique et philosophique.
Après l’apogée, le déclin. Même si Bourget est élu en 1894 à l’Académie française, il sent qu’il a déjà fait son temps. Ses Œuvres complètes sont publiées en 1899. Il adhère à l’Action française en 1900. Il publie encore quelques ouvrages mais ceux-ci n’ont pas le même impact que Le Disciple. Bourget meurt en 1935, âgé de quatre-vingt-trois ans.

1. L’inspiration du Disciple

Paul Bourget publie Le Disciple en 1889. Le succès est immédiat : vingt-deux mille exemplaires sont vendus en six semaines. L’histoire est un pastiche de la tradition française romantico-réaliste : Robert Greslou, jeune philosophe passionné par les théories positivistes de son maître à penser Adrien Sixte, est envoyé comme précepteur dans une famille noble de province (les de Jussat). D’abord intéressé « scientifiquement » par le caractère de la jeune Charlotte de Jussat, il finit par se prendre à son propre piège et tombe amoureux d’elle. Une idylle se noue. Malgré un amour qui semble d’abord impossible à cause de la différence des conditions, Charlotte finit par s’abandonner à Greslou ; ce dernier lui a en effet juré qu’ils se suicideront ensemble une fois leur amour consommé. Mais le jeune philosophe ne tient pas sa parole : terrifié par la mort, il renie sa promesse. Charlotte, au désespoir, se suicide.
La suite du roman est originale ; Robert Greslou est arrêté par la police qui le croit coupable du meurtre de Charlotte. Cette dernière, avant de mourir, a pourtant envoyé une lettre à son frère – le comte André – qui lui annonce son suicide. Voici donc la situation : Greslou, emprisonné, refuse de parler car il ne veut pas que la mémoire de Charlotte soit déshonorée. Le comte André, lui, peut laisser Greslou être condamné à mort ou le faire innocenter en produisant la lettre. Il est confronté à un dilemme cornélien qu’il résout de la manière suivante. Obéissant à son honneur, il consent au dernier moment à témoigner et fait libérer Greslou à l’issue de son procès. Quand ce dernier sort du tribunal, il l’abat cependant d’une balle dans la tête afin que justice soit faite.
Le Disciple semble avoir été en grande partie inspiré par l’affaire Chambige qui avait défrayé la chronique au temps de Bourget. Un jeune homme, écrivain prometteur mais victime « d’intoxication littéraire » (pour reprendre la célèbre formule de Bourget) avait tué sa maîtresse avant de se tirer une balle dans la tête. L’auteur du Disciple a cependant toujours rejeté cette inspiration car il ne voulait pas que le fait-divers occultât la thèse principale de son roman.

2. La querelle du Disciple

La querelle liée à la publication du Disciple est une illustration du vieux conflit de la droite littéraire contre la gauche littéraire qui trouve ici son point d’achoppement sur la question de la science et de la morale.
Signalons pour commencer que Paul Bourget est un auteur résolument de droite, dans le sillage de Ferdinand Brunetière ou Charles Maurras. Fidèle à son idéologie, il développe par conséquent des thèmes traditionnellement rattachés à la droite comme la foi religieuse, la nation ou encore le déracinement :

Je demeure persuadé que rien ne vaut pour assurer une saine hygiène à l’esprit le grandissement presque végétatif de la plante qui, ne changeant jamais ni son ciel ni son milieu, ramasse en elle toutes les énergies secrètes d’un seul coin de sol. […] Dans les deux lycées où je passais cette première partie de ma jeunesse, à Clermont d’abord, puis à Paris, la discipline n’existait guère et la surveillance de nos lectures était si superficielle que nous vivions dans la familiarité des ouvrages les plus difficiles à bien comprendre pour de très jeunes intelligences. À quinze ans mes camarades et moi nous savions par cœur les deux volumes de vers d’Alfred de Musset, nous avions dévoré tous les romans de Balzac et ceux de Stendhal, Madame Bovary et Les Fleurs du mal. J’ai toujours soutenu qu’un livre de vérité n’est jamais immoral, et j’en pourrais donner cette preuve qu’aucun de nous n’a été corrompu par une seule de ces soi-disant dangereuses lectures. Leur vrai danger était ailleurs : dans la précocité de désenchantement qu’elles risquaient de nous donner et dans le déséquilibre intérieur qui devait en résulter.
(Lettre de P. Bourget à A.N. van Daell, janvier 1894.)

Bourget s’est tout au long de sa vie converti de plus en plus à la droite. C’est ce virage qui va le conduire à se séparer de certains de ses amis les plus proches, parmi lesquels Zola ou encore Anatole France – à l’occasion, justement, de la querelle du Disciple.
Le droitisme de Bourget est particulièrement visible dans la lettre ouverte qui ouvre son roman, adressée « à un jeune homme ». Après avoir évoqué le mal de fin de siècle propre à la génération du décadentisme (« Nous savions que la résurrection de l’Allemagne, au début du siècle, a été avant tout une œuvre d’âme, et nous nous rendions compte que l’Âme Française était bien la grande blessée de 1870, celle qu’il fallait aider, panser, guérir. »), Bourget s’attaque de manière frontale au suffrage universel, glorifie la Grande Armée et met en garde le lecteur contre les abus de la nouvelle génération.

Elle l’a subi, ce suffrage universel, la plus monstrueuse et la plus inique des tyrannies, — car la force du nombre est la plus brutale des forces, n’ayant même pas pour elle l’audace et le talent. […] Lorsque tu le vois, cet Arc de triomphe, et que tu te souviens de l’épopée de la Grande Armée, regrettes-tu de n’avoir pas dans tes cheveux le souffle héroïque des conscrits d’alors ? Quand tu te souviens de la Restauration et des luttes du Romantisme, éprouves-tu la nostalgie de n’avoir pas, comme ceux d’Hernani, un grand drapeau littéraire à défendre ? Sens-tu, quand tu rencontres un des maîtres d’aujourd’hui, un Dumas, un Taine, un Leconte de Lisle, une émotion à penser que tu as là devant toi un des dépositaires du génie de la race ? […] Car c’est être un monstre que d’avoir vingt-cinq ans et, pour âme, une machine à calcul au service d’une machine à plaisir. Je le redoute moins cependant pour toi que cet autre qui a, lui, toutes les aristocraties des nerfs, toutes celles de l’esprit, et qui est un épicurien intellectuel et raffiné, comme le premier était un épicurien brutal et scientifique. Ce nihiliste délicat, comme il est effrayant à rencontrer et comme il abonde ! […] Ne sois ni le positiviste brutal qui abuse du monde sensuel, ni le sophiste dédaigneux et précocement gâté qui abuse du monde intellectuel et sentimental. […] Exalte et cultive en toi ces deux grandes vertus, ces deux énergies en dehors desquelles il n’y a que flétrissure présente et qu’agonie finale : l’amour et la volonté.
(Le Disciple, P. Bourget, 1885.)

Cette introduction est à l’image de la production littéraire de Paul Bourget, qu’Antoine Compagnon qualifie d’anti-Zola. En effet, Bourget semble être le contraire de l’auteur de Germinal. De droite alors que Zola milite à gauche, Bourget s’échine aussi à produire des romans psychologiques et des romans à thèse là où Zola maintient sa doctrine naturaliste. Pourtant, cette distinction est-elle si évidente et la rupture est-elle si nette ? Zola aussi s’est essayé au roman psychologique dans Une page d’amour, dans Le Rêve, et il a brillé dans ce domaine. Bourget, en tout cas, imite avec un talent rare la doctrine naturaliste. Ce portrait qu’il fait du comte André, par exemple, est écrit dans l’histoire par le promoteur des idées scientistes ; on y reconnaît particulièrement bien ce style propre à ces idéologues et qui tenait tant à cœur à l’écrivain qu’était Émile Zola :

J’ai questionné plus tard le marquis, dont je flattais ainsi l’orgueil nobiliaire, sur la généalogie des Jussat-Randon, et je crois savoir qu’ils sont de pure race conquérante, au lieu que dans les veines du descendant des cultivateurs lorrains qui vous écrit ces quelques lignes coule un sang de race conquise, le sang d’aïeux asservis à la glèbe durant des siècles. […] J’ai senti là, du coup, et dans les profondeurs de cet instinct de la vie, où la pensée descend avec tant de peine, la révélation de cette préséance de la race que la Science moderne affirme nettement et qui, vraie de toute la nature, doit être vraie aussi de l’homme. […] Une acquisition humaine quelconque, celle par exemple du caractère et de l’énergie active, suppose que, pendant des siècles et des siècles, des files d’individus, dont on est l’addition suprême, ont voulu et ont agi. L’acquisition d’une pensée puissante résume au contraire des files d’individus qui ont moins voulu que réfléchi, moins agi que médité. Durant cette longue succession d’années, une antipathie, tantôt lucide et tantôt obscure, a rendu les individus du premier groupe odieux aux individus du second, et quand deux représentants de ce souverain labeur des âges, aussi typiques chacun dans leur genre que nous l’étions, le comte et moi, se rencontrent, comment ne se dresseraient-ils pas aussitôt l’un en face de l’autre, tels que deux bêtes d’espèces différentes ?
(Le Disciple, P. Bourget, 1885.)

Le conservatisme de Paul Bourget l’amène donc à rejeter en partie ses aînés défenseurs de la science, qui eux-mêmes avaient rejeté leurs aînés défenseurs de la religion. Bourget critique en effet le positivisme de Taine et le naturalisme de Zola et rejette férocement ce déterminisme scientifique appliqué aux hommes et aux événements qui efface presque complètement toute idée de morale. C’est en cela que Le Disciple est un roman à thèse, thèse qui pourrait être reprise de la fameuse maxime rabelaisienne : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »
Car la science est à la mode au temps de Bourget. Les déterministes, très inspirés à la fin du dix-neuvième siècle, ne voient dans les actions humaines que des enchaînements de causes et de conséquences qu’il convient d’analyser de manière froide et rigoureuse – c’est la fameuse caricature de Zola et de sa loupe. Sous l’influence des méthodes expérimentales, certains auteurs cherchent à appliquer une méthodologie scientifique à l’étude des mœurs et de l’Histoire. Cette philosophie n’a pas que des inconvénients ; beaucoup de critiques ont par exemple reconnu la pertinence des analyses de Taine. Mais elle a pour principal défaut de nier toute transcendance, toute déification, et même toute morale aux comportements humains. Taine écrit ainsi dans son introduction à L’Histoire de la littérature anglaise cette phrase si controversée qui lui empêchera d’obtenir le prix de l’Académie française : « Le vice et la vertu sont des produits comme le vitriol et le sucre. »
Bourget, dans son roman, cherche justement à critiquer cette vision de l’humanité. Il oppose à la science la morale et la religion, nécessaires à l’ordre et à la compréhension des comportements humains. Il va jusqu’à affirmer que les théories positivistes et naturalistes risquent de mener à une perversion des esprits. Dans Le Disciple, Robert Greslou, intoxiqué par les lectures de son maître Adrien Sixte, croit pouvoir s’affranchir de toute morale ; il veut absolument étudier avec une rationalité purement scientifique l’amour qui naît entre lui et Charlotte ; et il finit par être indirectement l’auteur de son suicide. Or, Adrien Sixte est une parodie du philosophe Taine. Comme ce dernier, il ne voit ni bien ni mal dans les actions humaines, mais simplement cause et conséquence. Paul Bourget écrit :

On doit à M. Sixte quelques phrases qui traduisent avec une extrême énergie cette conviction que tout est nécessaire dans l’âme, même l’illusion que nous sommes libres : « Tout acte », a-t-il écrit, « n’est qu’une addition. Dire qu’il est libre, c’est dire qu’il y a dans un total plus qu’il n’y a dans les éléments additionnés. Cela est aussi absurde en psychologie qu’en arithmétique. » Et ailleurs : « Si nous connaissions vraiment la position relative de tous les phénomènes qui constituent l’univers actuel, — nous pourrions, dès à présent, calculer avec une certitude égale à celle des astronomes le jour, l’heure, la minute où l’Angleterre par exemple évacuera les Indes, où l’Europe aura brûlé son dernier morceau de houille, où tel criminel, encore à naître, assassinera son père, où tel poème, encore à concevoir, sera composé. Tout l’avenir tient dans le présent comme toutes les propriétés du triangle tiennent dans sa définition… » Le fatalisme mahométan ne s’est pas exprimé avec une précision plus absolue.
Des spéculations de cet ordre ne semblent guère comporter que la plus affreuse aridité d’imagination. Aussi le mot que M. Sixte disait souvent de lui-même : « Je prends la vie par son côté poétique… » paraissait-il à ceux qui l’entendaient le plus absurde des paradoxes.
(Le Disciple, P. Bourget, 1885.)

On reconnaît dans ces quelques lignes la philosophie positiviste. À force d’appliquer ce genre de théorie purement intellectuelle, le drame arrive et Adrien Sixte, au désespoir, comprend qu’il est, par son influence sur Greslou, en partie responsable du suicide de Charlotte. À la fin du livre, il se recueille sur le cadavre de son disciple et se remémore le « Notre Père » ; en d’autres termes, dans la pensée de Bourget, la science se soumet face à la religion.

Durant la nuit qui suivit cette scène tragique, certes, les admirateurs de la Psychologie de Dieu, de la Théorie des passions, de l’Anatomie de la volonté, eussent été bien étonnés s’ils avaient pu voir ce qui se passait dans la chambre n° 3 de l’hôtel du Commerce, et lire dans la pensée de leur implacable et puissant Maître. Au pied du lit où reposait un mort, le front bandé, se tenait agenouillée la mère de Robert Greslou. Le grand négateur, assis sur une chaise, regardait cette femme prier, tour à tour, et ce mort qui avait été son disciple dormir du sommeil dont dormait aussi Charlotte de Jussat ; et, pour la première fois, sentant sa pensée impuissante à le soutenir, cet analyste presque inhumain à force de logique s’humiliait, s’inclinait, s’abîmait devant le mystère impénétrable de la destinée. Les mots de la seule oraison qu’il se rappelât de sa lointaine enfance : « Notre Père qui êtes aux cieux… » lui revenaient au cœur. Certes, il ne les prononçait pas. Peut-être ne les prononcerait-il jamais. Mais s’il existe, ce Père Céleste, vers lequel grands et petits se tournent aux heures affreuses comme vers le seul recours, n’est-ce pas la plus touchante des prières que ce besoin de prier ? Et, si ce Père Céleste n’existait pas, aurions-nous cette faim et cette soif de lui dans ces heures-là ? — « Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais pas trouvé !… » À cette minute même et grâce à cette lucidité de pensée qui accompagne les savants dans toutes les crises, Adrien Sixte se rappela cette phrase admirable de Pascal dans son Mystère de Jésus, — et quand la mère se releva, elle put le voir qui pleurait.
(Le Disciple, P. Bourget, 1885.)

Une telle morale ne pouvait que soulever un vent de contestation parmi les intellectuels de l’époque. Si Anatole France s’insurgea contre cette vision beaucoup trop pessimiste et exagérée de l’idéologie scientifique, qui loin d’influencer au mal a au contraire pour objectif d’apporter le bien et le progrès à la civilisation, Brunetière, lui, vit dans ce roman une illustration parfaite de la perniciosité de l’idéologie moderne.
Taine, le principal concerné puisqu’il avait servi de modèle au philosophe fictif Adrien Sixte, se contenta d’une lettre adressée à son ancien élève Bourget qui prouve, s’il en était besoin, à la fois son élégance et son génie.

Pardonnez-moi mon opposition ; elle vient de ce que votre livre m’a touché dans ce que j’ai de plus intime. […] Je ne conclus qu’une chose, c’est que le goût a changé, que ma génération est finie, et je me renfonce dans mon trou de Savoie. Peut-être la voie que vous prenez, votre idée de l’inconnaissable, d’un au-delà, d’un noumène, vous conduira-t-elle vers un port mystique, vers une forme du christianisme. Si vous y trouvez le repos et la santé de l’âme, je vous y saluerai non moins amicalement qu’aujourd’hui. Adieu, mon cher ami.

 

Lecture conseillée :

  • Le Disciple, P. Bourget, 1889, coll. Classiques Livre de Poche.

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